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Histoire et description du phare


Le phare de Calais est un phare d’atterrissage. C’est une aide à la navigation pour les navires qui entrent au port, et un repère pour ceux qui croisent dans le Détroit du Pas-de-Calais, le plus fréquenté du monde. Il est classé « monument historique » depuis 2010.

Jusqu’au 19ème siècle, c’est la Tour du Guet qui servait de phare. Le nouveau phare s’est allumé pour la première fois le 15 octobre 1848. Nous avons donc fêté ses 170 ans en 2018.

Si vous l’observez de l’extérieur, vous apercevrez une bâtisse qui lui est accolée. C’est l’ancien logement du gardien. En effet, il fallait absolument habiter sur place pour entretenir la lentille et le système d’éclairage lorsqu'il fonctionnait à l’huile puis au pétrole et que son mécanisme de rotation devait être remonté régulièrement. Aujourd'hui le phare fonctionne à l’électricité. Il est entièrement automatisé et peut être télécommandé. Le métier de gardien de phare s’est transformé en technicien des phares et balises. Ce sont eux qui assurent la maintenance de tous les équipements de signalisation maritimes de Calais. Il y a le phare mais aussi les balises en mer, les feux de jetée, et les balises d’entrée de port. Tous ces appareils sont placés sous leur responsabilité.

A côté du logement s’élève le phare proprement dit. Construit sur « La couloeuvrine », un ancien bastion militaire, sa tour mesure 51 mètres de haut. Le plan focal de sa lampe est situé à 58 mètres de haut par rapport au niveau de la mer. Il vous faudra monter 271 marches pour parvenir au sommet.

Le fût est orné d’une étoile. Les étoiles ont toujours servi de repères aux marins et aux grands voyageurs. Rien d’étonnant donc que le service des Phares et Balises de France l’ait choisie comme symbole.

Le phare de Calais se reconnaît de jour, à sa couleur blanche et à son manchon noir. Impossible de le confondre avec son voisin de Petit fort Philippe décoré d’une spirale blanche et noire ou avec celui de Berck rouge et blanc.


Phares de Grand Fort Philippe, Berck, Dunkerque, Gris Nez

Chaque phare a sa particularité qui lui permet d’être reconnu par les marins du monde entier.
Le jour, c’est sa couleur et sa forme qui le distinguent.
La nuit c’est le nombre, la durée et la couleur de ses éclats lumineux qui constituent sa signature. Celui de Calais émet quatre éclats groupés de 0,1 seconde toutes les 2.4 secondes puis un noir de 7.4 secondes. Le cycle complet dure 15 secondes.

En haut du fût, un balcon vous permet d’admirer le paysage à 360° à la ronde. Le Cap Blanc-nez, l’arrière pays du Calaisis, la ville de Calais, Eurotunnel, les ports de commerce et de voyageurs vous apparaîtront sous un angle inhabituel. Par temps clair, vous pouvez même apercevoir les côtes anglaises. Pour des raisons de sécurité, vous ne pouvez pas accéder au balcon par grand vent ou tempête.

Au-dessus c’est la lanterne. Elle n’est pas accessible au public mais vous pouvez y jeter un œil. C’est le cœur du phare. Sa raison d’être. La lanterne protège le système optique constitué de quatre lentilles de Fresnel. Il est absolument interdit d’y toucher. Contrairement aux idées reçues, c’est l’optique qui tourne autour de la lampe qui est fixe. La puissance de la lampe n’est que de 250 watts, mais ses faisceaux lumineux, concentrés par les lentilles de Fresnel, ont une portée de 23 milles nautiques soit 43 kilomètres, largement suffisant pour le détroit du Pas de Calais. Le système optique tourne à une vitesse très précise afin de respecter le cycle de 15 secondes et la cadence des 4 éclats lumineux qui permettent d’identifier précisément le phare de Calais.
L’optique est posée sur un lit de mercure afin de limiter les frottements.

On est frappé par la taille minuscule du moteur d’entraînement. Sécurité oblige, celui-ci est secondé par son frère jumeau. En cas de panne !
De même un ensemble de batteries prend automatiquement la relève en cas de coupure d’électricité. Et, si celle-ci excède 2 heures, un groupe électrogène fournit l’énergie nécessaire au bon fonctionnement des installations.
Sécurité toujours, bien que la lampe soit changée avant sa durée de vie théorique, un capteur décèle toute défaillance et avertit le technicien d’astreinte. L’électronique et l’informatique sont venues remplacer la vigilance, le dévouement et le courage légendaires des gardiens de phare.

Le phare de Calais, de part sa position géographique particulière, assure d’autres fonctions que la signalisation lumineuse et visuelle. On trouve à son sommet une antenne Gonio qui aide la capitainerie du port à définir la position des bateaux, des émetteurs de police, des émetteurs de télévision, des émetteurs de téléphonie et des caméras de surveillance du port.

Lors de votre ascension n’hésitez pas à marquer des poses. Montez à votre rythme, regardez le paysage, respectez les installations et pensez à ces marins du monde entier qui, chaque nuit, scrutent les éclats lumineux et disent :
« Là c’est Calais, France ».